Notre histoire
Tout a commencé dans une école.
1983 : un groupe de professeurs de l’Institut de l’Enfant-Jésus à Etterbeek décide de monter sur les planches lors de la fête annuelle de l’école. Comme ces professeurs sont uniquement des dames, elles joueront « Les huit femmes » de Robert Thomas. Mais pour la mise en scène, elles font appel à une collaboration masculine extérieure : Jean VANDENBUSSCHE. Le spectacle est un succès ; ces dames désirent donc récidiver l’année suivante. Mais cette fois, il faut recruter quelques comédiens masculins. On fait donc appel aux maris, aux amis,… Toujours sous la houlette de Jean et avec la précieuse collaboration technique de son pote Alain LAMBOT, la jeune troupe, devenue mixte, jouera successivement « Caviar ou lentilles » de Scarnicci et Tarabusi (1984), « L’affaire de la rue de Lourcine » d’Eugène Labiche et « Exercices de style » de Raymond Queneau (1985), « La cantatrice chauve » d’Eugène Ionesco et « Impromptus » de Jean Tardieu (1986) ainsi que « Romanoff et Juliette » de Peter Ustinov (1987).
Puis l’école décide de changer de formule et la petite équipe se retrouve en état de manque.
Mais le malaise sera de courte durée. Dès l’année suivante, Jean VANDENBUSSCHE, toujours secondé par Alain LAMBOT, décide de fonder une troupe qui volera désormais de ses propres ailes. Comme il faut lui trouver un nom, on se réunit dans une brasserie du boulevard Saint-Michel et c’est là que Michel CARLENS propose l’appellation qui sera retenue : LE THÉÂTRE DU CLIN D’ŒIL.
Comment mieux désigner une troupe qui recherchera la complicité avec le public et qui ne se prendra pas trop au sérieux tout en visant des spectacles de qualité ? Mais où jouer, où répéter, où entreposer les décors ? Très rapidement, la nouvelle équipe trouvera réponses à ces questions : nous jouerons et entreposerons nos premiers décors, toujours signés Alain LAMBOT, à la salle Gaudium, rue Stéphanie à Laeken. Quant aux répétitions, elles se tiendront au Cercle de l’Institut Notre-Dame de la Paix, aujourd’hui Collège Roi Baudouin, rue Victor Hugo à Schaerbeek.
Le 24 février 1989 verra la première représentation du THÉÂTRE DU CLIN D’ŒIL : « Carlota », une pièce policière de Miguel Mihura, dans une mise en scène de Jean VANDENBUSSCHE. La salle est très grande et les ambitions sont encore modestes les premières années : on ne joue qu’un spectacle par an en deux représentations.
1991 sera l’année de nouveaux défis : « La salle des profs » de Liliane Wouters, jouée dans le contexte des grèves du personnel enseignant, nous permet d’aligner trois séances et d’accueillir un nombreux public. Autre nouveauté de l’année : le café-théâtre d’automne qui, dans le cadre sympathique du Cercle de l’Institut Notre-Dame de la Paix, permettra à la Troupe de pratiquer un genre théâtral dont le succès et le nombre de séances n’ont fait que croître au fil des ans.
Le TCO, comme l’appellent désormais ses nombreux intimes, est alors bien lancé : café-théâtre en automne (on passe à quatre séances en 1993) et grande pièce au printemps.
1996 : on ajoute une cinquième séance au café-théâtre et on ose un « grand » spectacle (en termes de nombre de comédiens et de taille du décor) : « Montserrat » d’Emmanuel Roblès, mis en scène par Jean VANDENBUSSCHE.
En 1997, « Diable d’homme » de Robert Lamoureux sera la dernière pièce présentée dans la salle Gaudium, devenue de moins en moins accueillante.
Dès le printemps suivant, c’est le Centre Scolaire du Sacré-Cœur de Lindthout, avenue des Deux Tilleuls à Woluwé-Saint-Lambert, qui accueille notre pièce de mars. Le TCO y débute en 1998 en reprenant « Caviar ou lentilles ». L’année suivante, le comédien professionnel Robert ROANNE nous prête son précieux et sympathique concours en mettant en scène « La plume » de Barillet et Grédy. Autre particularité de l’année : un troisième spectacle au mois de mai dans la petite salle du Cercle : « Les combustibles » d’Amélie Nothomb, repris en octobre au Centre Armillaire de Jette à l’invitation du Rideau Jettois. Quant à Robert ROANNE, il nous revient en 2001 dans la mise en scène d’une « superproduction » : « Le bossu » d’après Paul Féval. Entre-temps, en 2000, le TCO a adopté définitivement la formule des trois représentations de la grande pièce, signe évident d’un succès croissant. C’est qu’au fil du temps, la troupe de comédiens mais aussi les équipes techniques se sont enrichies de nouveaux talents qui drainent de plus en plus de public.
A l’automne de cette même année, le succès du café-théâtre « Histoires à lire debout » de Jean-Paul Alègre nous « imposera» une reprise de ce spectacle au mois de mai suivant. Voilà donc des saisons théâtrales bien remplies.
2002 : première reconnaissance officielle significative : le jury de la COCOF nous attribue le prix d’Excellence pour « Hôtel des deux mondes » d’Eric-Emmanuel Schmitt dans une mise en scène de Michel DE ROECK. La Troupe sera honorée de la même récompense en 2003 pour « Les deux vierges » de Bricaire & Lasaygues (mise en scène de Jean-Paul WELTER) et en 2006 pour « L’amuse-gueule » de Gérard Lauzier (mise en scène de Michel DE ROECK). Mais ces succès flatteurs nous laissent les deux pieds sur terre : nous prenons chaque année dans les remarques, positives ou négatives, du jury ce qui nous permet de progresser dans notre art tout en continuant de jouer avant tout pour le plaisir du public et le nôtre.
2002 voit aussi l’instauration de la sixième séance du café-théâtre et la nécessité désormais pour le public de réserver assez tôt pour être assuré d’une place. Succès oblige !
Autre signe de ce succès : en 2004, sous la direction de Stéphanie BROUYAUX et de Nathalie MILVILLE, la Troupe présente une sélection des meilleures pièces présentées lors des cafés-théâtres précédents.
Notons également en 2008 la présentation d’un troisième spectacle dans un dispositif scénique inédit en la salle du Cercle : « Souvenirs fantômes » d’Arnold Wesker.
Epinglons enfin la dernière « superproduction » du TCO : « Dans les griffes du dragon » de Frédéric Latin : une passionnante évocation des feuilletons en bande dessinée mise en scène par Claude Enuset. Nous eûmes le double privilège de créer cette pièce en présence de la veuve de l’auteur et d’être récompensés par un Prix spécial du Jury de la COCOF pour les éléments visuels du spectacle.
Que dire pour terminer sinon qu’il est impossible de rendre compte ici de toute la richesse de l’aventure humaine que furent ces vingt-trois années de TCO. Ce trésor est dans le cœur et la mémoire de toutes celles et tous ceux qui y ont participé avec générosité.
Que dire encore pour terminer sinon que… c’est loin d’être terminé… !